Je me réfère au terme de géométrie. Et en particulier, ici, l’axe transverse de l'hyperbole. Celui du prolongement d’un point à l’autre.

L’axe qui créé un lien de rencontre. Un axe de cheminement, une aventure humaine nourrit par le partage d’idées, par le dialogue ouvert, généreux et positif. Une relation d’équivalence entre érudit et néophyte. Un espace qui fait la nique à « l’à quoi bon » pour s’autoriser « le pourquoi pas ».

Une qualité rare. Qui à l’image du « Maï » - la juste communication - dans la pratique du karaté implique l’appréhension, le respect de l’espace,  le sien et celui de la place de « l’autre ». 

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Et pour l’hyperbole, certes inclinée, c’est celle que j’ai cru identifier dans l’illustration choisie pour la couv’ du tome 0 de la saga.

Rien n’étonnant ! Ces deux-là ont en commun leur jour/mois de naissance, l’intérêt et la curiosité des « autres» pour ce qu’ils sont. Dans leur diversité, mais aussi pour ce qu’ils font. Notamment ceux en capacité de résoudre – par des initiatives innovantes et solidaires -  les violences qu’ils subissent.

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En commun également, le goût pour la linguistique. Tolkien s’est évertué à inventer une langue pour ses personnages,  JC s’intéresse à tous les langages existants que nous retrouvons dans son œuvre, de la langue lettrée, littéraire, scientifique à celle de la rue mais aussi le langage fictionnel. 

La langue fictive inspirera notamment "Humanis 21", celle dans les ateliers avec les contes qui décrivent le périples des Roms en Afrique, et aussi celle de la Saga à partir du tome 3 car celle-ci quittera le "véridique" géopolitique avec des histoires qui développent une analyse fiction/réel "clandestine".

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N’ayant pas de « quelque part », qui fasse être en un lieu, la fiction, quant à elle, autorise aux corps qu’elle met en scène, l’infini (Aristote). 

«Ce qui distingue la fiction de l’expérience ordinaire, ce n’est pas un défaut de réalité mais un surcroît de rationalité ». Le fait est que, dans la fiction, « les évènements n’arrivent pas au hasard. Ils le font comme conséquences nécessaires ou vraisemblables d’un enchaînement de causes et d’effets » Jacques Jacques Rancière, Les bords de la fiction.

Passionné, impatient de mettre en lumière –  celle « Altérion » bien sûr - les  "pionniers" et les "innovateurs " repérés par Chemins, c’est l’urgence de transmettre son savoir que je ressens dès la lecture des premières pages. L’urgence de passer le témoin, pour changer d’échelle en motivant la reconnaissance mais aussi la duplication, la fertilisation des expériences alternatives, étendre leurs rayonnements. De changer de paradigme en suscitant des transformations …Pour réparer une injustice.

Pour lui le langage est porteur de sens. Il s’accorde pour discuter et dans l'analyse critique à n’utiliser les mots que dans leur sens approprié. Qui sait la différence entre « pauvreté » et « misère » ? Bon nombre d’entre nous utilise l’un pour l’autre. Mais pas JC.

Si le langage est le véhicule par lequel l’on exprime sa vision du monde, celle de JC est solidaire, généreuse.  Soucieuse de réparer les injustices et en particulier celle de mettre en visibilité les expériences alternatives repérées par Chemins que les savoirs économiques traditionnels s’obstinent à ignorer.

Un premier sentiment,  inattendu pour un livre : celui de la générosité. Celle du livre que je reçois comme un cadeau, celle des premiers personnages rencontrés, celle de l’auteur pour ses « personnages et leurs innovations ».

Mais quelle est la nature de cette générosité?

Celle d’un intérêt personnel  pour l'économie solidaire qui le porte vers un intérêt plus grand, vers les autres, vers ses "innovateurs" qui, au travers de cette saga, il espère mettre en lumière.

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Petite définition de générosité collectée sur le net : "Il ne faut pas confondre la grandeur d’âme, la générosité, la bienfaisance et l’humanité : on peut n’avoir de la grandeur d’âme que pour soi, et l’on n’est jamais généreux qu’envers les autres ; on peut être bienfaisant sans faire de sacrifices, et la générosité en suppose toujours ; on n’exerce guère l’humanité qu’envers les malheureux et les inférieurs, et la générosité a lieu envers tout le monde. D’où il suit que la générosité est un sentiment aussi noble que la grandeur d’âme, aussi utile que la bienfaisance, et aussi tendre que l’humanité : elle est le résultat de la combinaison de ces trois vertus, et, plus parfaite qu’aucune d’elles, elle y peut suppléer. "

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Générosité, don, bienveillance : Que nous en dit Mauss auteur de l' « Essai sur le don. Forme et raison de l’échange dans les sociétés archaïques ». Le point de vue de JEAN-PAUL MOLINARI, Professeur émérite, sociologue, Audencia Nantes pour la revue MAUSS :  "Marcel Mauss aujourd'hui"

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Générosité, réciprocité, pouvoir et violence : Esquisse d’une grammaire des relations humaines en clé de don par Philippe Chanial

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Pour conclure : "Lorsque nous laissons notre âme répandre sa lumière, nous permettons inconsciemment aux autres de révéler la leur". Nelson Mandela